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une exposition sous le signe de la transition

Photo du rédacteur: Stéphane MeierStéphane Meier

En septembre j'expose au Château de Venthône





Ce travail est inscrit dans une transition,

D’abords, j’ai travaillé exclusivement sur toile et sur papier, alors que j’avais l’habitude de construire mes châssis en bois. Ensuite, j’ai ressenti le besoin de me lâcher, je me suis longtemps efforcé de rester sobre, dépouillé, essentiel, une attitude que j’ai ressenti un moment donné comme contraignante et empêchant des émergences. J’ai l’impression de ne pas avoir beaucoup contrôlé ici. Je pense qu’il y a dans ce travail des germes d’un renouveau ou en tout cas d’une transformation, un détour ressenti comme essentiel à mon processus créatif.

De toute façon, l’artiste se met au service du voyage, en traitant la matière, celle-ci s’exprime de par ses propriétés spécifiques et influe forcément la direction prise, c’est un dialogue entre l’artiste et la matière (couleurs, fluides, produits, supports).

En traitant les couleurs, je découvre ou en tout cas leur prête des charges symboliques et elles s’expriment le plus souvent par paire, dans une dualité. Je m’aventure dans cette perception intuitive venant de l’action et menant à l’action.


Multi spatialité, dualité suggérée des tons

En réalisant la série des tableaux où prédominent le bleu et le beige, me venait de manière récurrente l’idée d’une spatialité à échelle variable. La plus petite échelle étant celle de l’homme, de ses actions, de ses réalisations, de son activisme effréné et insensé. Au-delà, une spatialité à l’échelle de l’infini, de l’ordre de l’inaccessible, une idée de pureté, englobante, veillant sur nous, sereine, gommant tout, espace de calme. Le spirituel étant du côté du « vide », là où l’action n’est pas. Ce déplacement m’a interrogé. Le bleu est devenu symbole du calme, de l’insondable, les nuances de beiges se sont mises à suggérer les rêves, les actions, les réalisations, l’ensemble des interactions humaines. Je me suis mis à rêver secrètement d’étendue, de l’océan, mais aussi du désert, je me suis laissé téléporter au Maroc, aux portes du Sahara, où l’homme se fait rare et où la « trace » devient d’autant plus puissante et présente, au milieu des silences.


Le noir et le blanc

Dans ces compositions binaires, le blanc agit comme un voile, une matière qui contient, estompe, entoure fige les parties noires, permet les nuances et la profondeur. Le blanc est l’espace, le noir ce qui l’occupe. Le blanc et féminin, matriarcal, tissu spirituel ; le noir est la trace, l’humanité, le discours, le culturel. J’y trouve la notion du temps, de ce qui est, de ce qui apparaît et de ce qui disparaît. Le blanc, d’essence spirituelle, se transforme, se patine, se « corrompt » au contact du noir, il se singularise aussi, s’humanise. Il y a une sorte d’échange symbiotique qui me touche.


Papier japonais et encre de chine

Avec cette série, j’ai exploré la propriété du papier japonais, sa capacité à absorber l’encre. En fonction des trempages, l’encre traverse ou non le papier, proposant des jeux d’ombres et des nuances. La texture du papier japonais est également très intéressante, veloutée, douce, laiteuse. Tout un univers de contraste s’est offert à moi, dans cet exercice. Je me suis enthousiasmé de ces résultats en partie aléatoires, nouveaux dialogues entre le noir profond, le blanc délicat et l’ensemble des nuances possibles.

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