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"fatra" ou carton juste déballé

Voilà, je déballe mon nouveau site. Petite nouveauté, cet espace pour le texte. Du coup, je balance une série de petits commentaires récents qui dormaient dans un fichier word. Je ne fais pas le tri, pfff, pas envie...


Mon ressenti d’artiste encore trop amateur est complexe : je ronge mon frein, j’aimerais en faire plus, mes idées, mes envies se bousculent dans mon cerveau. Et en même temps, j’ai l’impression d’une cacophonie, trop d’idées, trop d’envies, impression d’un certain éclatement, d’une dispersion confuse, un peu comme l’ados qui dispense son énergie tout azimut. C’est clair, je devrais cadrer mon travail, lui trouver une direction plus identifiée. Tant de choses m’enthousiasment, m’emmènent, stimulent mon créatif, ce n’est pas simple de resserrer tout ça. Je ne sais pas si j’y arriverai un jour. Pour l’heure, je me branche sur le plaisir, l’émotion, le bénéfice immédiat. Mais quand même… L’activité créatrice a ses rythmes, son développement, j’accepte d’en être qu’à son adolescence. Fébrilité, fébrilité…


Stéphane Meier 05.02.2020


Question art ?

Il m’arrive de me sentir perdu, de ne plus savoir, voir où je vais, de perdre de vue le fil rouge. Tout me semble alors dérisoire. A quoi bon me dis-je. Je me sens alors flotter, détaché, seul. Je ne vois plus le port, perdu dans un océan de non-sens. Je m’efforce alors de garder la foi, je me dis que de cette errance sortira un nouveau souffle, une nouvelle inspiration. Peut-être est-ce bon signe de se perdre ? Est-ce que je ne serais pas un peu bipolaire ? Ou alors est-ce simplement l’effet que produit une démarche artistique ?

Bon, je vais ramer…

Stéphane Meier 30.01.2020


L’art permet parfois d’ouvrir « les chakras ». Je viens de le comprendre, je crois. Et cette découverte donne tout son sens à l’art. Voilà le pourquoi. Plus besoin d’explication si on a compris ça. L’art caresse l’âme, l’atteint, le touche, agit sur elle. L’art est une sorte de « télé porteur », il ouvre les canaux, permet de se déconnecter pour mieux se connecter. Il nous étend, vers le haut, nous élargit, partout. Ça n’arrive pas tout le temps, mais quand ça se produit, ça justifie tout. J’ai rencontré cet instant de grâce, il y a peu, dans un musée… mais ça, je le garde pour moi… A chacun son expérience mystique.

Stéphane Meier 27.01.2020


« La culture, le monde artistique, la scène culturelle… » Ces appellations me paraissent élitistes, me font peurs, je me sens en dehors de tout ça. Intrigué, intéressé, attiré, mais anxieux, complexé. Les « artistes » m’ont toujours paru « autres », auréolés de quelque chose qui les distinguent du « commun des mortels ». Comme si cette caste était investie de savoirs inatteignables, de missions cosmiques, d’une compréhension particulière et que, pour prétendre s’en approcher, il fallait subir un rite de passage, seul ouvert à une poignée d’appelés…. Bref, quelque peu impressionné, je regarde tout ça avec envie et défiance à la fois.

Je me suis mis à créer, dans mon coin, parce que justement la création artistique permet ça. Tout un chacun peut se mettre à produire, avec timidité, avec enthousiasme, avec passion, ou avec légèreté, frivolité. Il s’agit juste d’un moyen de s’exprimer, plastique, visuel, littéraire, musical… mais à démystifier à mon sens. Je crois que notre qualité d’humain induit une nécessité d’expression. Le seul fait de respirer ne nous fait pas « vivre », nous aspirons à nous exprimer, idéalement à partager, notre âme le demande, nous sommes avant tout des créatifs. Cette dimension n’est jamais assez prise en compte dans toutes les considérations autour de la condition humaine.

Revenons à mon petit univers, j’ai commencé à faire, à construire, peindre, apprendre, m’inspirer, admirer, faire, faire, faire…. Un peu comme l’enfant apprend ses premiers mots, puis ses premières phrases, jusqu’à des compositions plus abouties, des tournures de plus en plus heureuses, mais après cela, cet enfant s’est pris de passion et a cherché à se parfaire, à développer des phrasés personnels, satisfaisants… C’est une quête personnelle, qui m’amène à me qualifier moi-même d’artiste. Même si le milieu me semble parfois hermétique, replié sur lui-même. Je suis dans ce mouvement de décomplexion et on verra vers quoi tout ça va me mener. Mais en attendant, je m’exprime. A vous de « voir ».

Stéphane Meier 23.01.2020


Qu’est-ce qui définit un être, qu’est-ce qui le distingue d’un autre, à quoi tient le destin, la réussite, la notoriété ou l’anonymat ? La somme de nos actions, leur portée, la résonnance avec l’histoire et la société ? Pourquoi un tel individu semble auréolé de toutes les lumières, alors qu’un autre semble déambuler sans raison dans une existence empêtrée ?

Nous ne naissons pas neuf, nous ne sommes pas au départ un réceptacle neutre et vide. Nous héritons d’une histoire trans-générationnelle. Cet héritage peut être plus ou moins lourd, difficile. Nous venons au monde avec notre lot. A partir de là, nous apprenons, tirons nos leçons, façonnons nos croyances, nos valeurs, établissons des stratégies de survie. C’est cette construction complexe, cette structuration profonde de notre être qui va définir nos comportements, nous pousser dans la lumière ou nous amener à nous protéger des risques, à nous méfier de tout et tous. Notre édifice personnel, en fonction des époques, des valeurs sociétales, des modes, des tendances sera plus ou moins en adéquation. C’est un fait.

Et aujourd’hui, force est de constater qu’à notre époque sont récompensées les personnes qui se projettent en avant, se rendent populaire, font parler d’elles. Nul talent nécessaire. Juste savoir surfer sur la vague des médias, sociaux ou officiels.

La popularité, nourrie de toutes les petites réussites confère une valeur virtuelle à l’individu. Celui-ci devient dépendant et a besoin de ces reconnaissances quotidiennes, toujours plus de « likes »…

Il me paraît que la valeur intrinsèque de l’individu n’est plus reconnue. Celui qui décide de vivre dans le retrait de cette folie n’est pas considéré, se sent vite vidé de consistance s'il n'a de solide croyance. Il faut s’agiter, de manière toujours plus frénétique, se faire remarquer, se montrer, se mettre à nu, gesticuler, mettre en images, en scène tous nos faits de vie, nos intimités, nos enfants, nos rires et nos pleurs, même nos repas, …

Mais où va-t-on ? que faisons-nous de nos humanités ?

Et pour ceux qui désirent autre chose ? quelle alternative ? la marginalité, l’anonymat ? Est-ce que Gandhi aujourd’hui publierait ses pensées sur les réseaux sociaux pour récolter un maximum de « likes » ?

Pouvons-nous édifier le retrait et la discrétion en nouvelle valeur alternative ? Est-ce que je peux le soutenir ? C’est si dur d'assumer l'ombre.

Que faire de tout ça ? Comment concilier ces nouvelles règles dans une stratégie valorisante ?

Ce coup de gueule parle de moi, j’en suis conscient. De mes blessures, de mes incompréhensions, de mes fragilités. Oserais-je l’avouer, faut-il que je le publie sur facebook ? Non je ne le ferai pas. Reste néanmoins que je cherche toujours à me rendre compatible avec ce temps, je n’ai pas encore trouvé.

Stéphane Meier 17.01.2020


Parfois je me questionne : on voit beaucoup d’artistes engagés, réagissant aux thèmes d’actualité, présentant des installations autour d’un nouveau point de vue… Ce que je trouve remarquable, vivant, quoi de plus adéquat que le langage artistique pour dépasser les rationalités et les lieux communs. Mais moi, je reste dans cette quête obsessionnelle de l’expression des matières, couleurs et traces. En apparence intemporelle, déconnectée, cette démarche m’appelle cependant, en marge des grandes agitations, des grandes considérations de notre époque. Le geste se veut introspectif, sans hâte, sans délai, suspendu, méditatif parfois, opérant dans la marge. Peut-être est-ce là la contribution de mon travail, proposer un retour à une cadence plus humaine, une « zenitude » d’un autre temps qui pourrait se poser aujourd’hui en remède face à la folie haletante de nos rythmes. Un peu comme un arbre millénaire peut apporter apaisement et reconsidération, réponse à nos préoccupations, je trouve dans cette aventure picturale, cette quête de la patine, du grain, de la texture, un retour à l’essentiel un repli spirituel, une intemporalité malgré tout inscrite dans notre époque, dans les codes artistiques de notre temps. Qu’on le veuille ou non, on est toujours chargé d’héritages. Pourquoi suis-je là, à cette place, à faire ce que je fais, à me questionner d’une certaine manière, à souffrir d’une certaine manière, à trouver certaines réponses ? Tout ça nous dépasse, mais je joue le jeu, je réagis à ce qui me fait du bien, je me connecte à cet intérieur, lui-même forcément connecté à l’univers.

Stéphane Meier 17.01.2020


Se pose régulièrement la question du commentaire de mon travail. L’expliquer, lui donner une linéarité, une consistance intellectuelle relève alors de la torture. En fait, c’est le geste qui explique tout. Le geste et la matière. L’exploration de la matière, de la couleur, de la « pattern », de la texture, de la patine, du grain, inclue, contenue, cristallisée dans le geste. Un peu comme le calligraphe, le geste seul explique. Le choix aussi, des produits, dans la visée d’un résultat rêvé, intuitif, s’imposant à l’esprit. Tout ça se situe en amont de la compréhension, du coup, indicible ! Excusez-moi de décevoir votre attente d’explications construites, rationnelles. Et non, je finis par l’admettre, l’art ne demande aucune forme d’éducation sur le plan intellectuel, décevant ? Non, cela ouvre des perspectives humanisantes, dé-cloisonnantes, dé-dogmatisantes. Ça fait du bien b…

Stéphane Meier 17.01.2020


Concilier traits et texture ?

Stéphane Meier 13.01.2020


L’art c’est pour moi la liberté de m’inventer, c’est avant tout un espace de liberté infini et thérapeutique. C’est la connexion parfaite avec mon moi, avec le désir d’être. C’est la respiration de mon âme. C’est donc une merveilleuse et essentielle manière d’être relié.

Stéphane Meier 13.01.2020


Anges ligotés, fées sans ailes, lumières assombries, recouverts de la croûte boueuse, soigneusement entretenue par une société corrompue, une sournoise mécanique destinée à nous faire croire que nous ne sommes que limites.

Stéphane Meier 21.10.2019


Ce que j’aime aussi dans ce « job » d’artiste, c’est cette idée de s’isoler dans un lieu retiré, déconnecté, intime, ce nulle part, où, seul, je trifouille, j’explore, je m’amuse, je me frustre, à mi-chemin entre le conscient et l’inconscient, l’action brutale sur la matière et le méditatif et, de là, faire émerger des objets qui vont à un moment donné s’exhiber aux regards de personnes inconnues et apporter, au meilleur des cas, du questionnement, de l’étonnement, du plaisir. Modifier notre environnement depuis notre bulle, notre solitude, cet espace « abstrait » du monde : l’atelier.

Stéphane Meier 21.10.2019


Grain de sable,

Rêves démesurés

Enlisés dans le mortier

Du quotidien,

Voyage de l’esprit

Appelé créativité,

Urgence de vivre,

Liberté résistante

Stéphane Meier 10.10.2019


Je n’aime pas les gens, mais je les aime. L’incompréhension, le dégoût parfois même, le jugement qui au-delà de toute volonté s’impose inexorablement, tous ces effets de la perception de l’altérité me poussent souvent à rechercher l’isolement, à désirer l’éloignement, le repli sur moi-même. Perception bipolaire qui, à d’autres moments m’immerge d’amour pour l’autre, me fait ressentir une profonde admiration, gratitude, un émerveillement infini pour la part céleste de l’être qui est en est la cause. L’Humanité, c’est complexe, la relation est quelque chose de tellement sensible, fragile, relevant du miracle quand ça marche. C’est presque aussi incroyable que le vol fragile du papillon. Il semble que tout ce qui caractérise le vivant soit fait d’équilibres précaires, d’incroyables successions d’accidents et de miracles. Ça en est vertigineux. Improbable.

Stéphane Meier 03.10.2019


Je me pose la question de la légitimité de la technique, du discours. La texture, la trace, l’usure, la corrosion sont simulés, crées, sans que le temps n’y soit finalement pour quelque chose. Il s’agit donc bien d’une représentation, une mise en scène. Lee Ufan revendiquait un minimum d’intervention pour rester dans l’authenticité de la matière. Le questionnement fait partie du processus. Je crois que j’en suis encore à rechercher le résultat expressif, la fin justifiant les moyens. Le processus étant au service de la quête, si le geste ne me satisfait pas, je le refais, je couvre, je recommence. Loin donc de la perfection du geste du calligraphe qui ne reviendra pas sur ce qu’il a accompli. Pourtant, le geste, la trace, porte un instantané, relate le mouvement, la maîtrise, l’imperfection de l’artiste, la pression de sa main, en même temps que la qualité de la matière appliquée, sa texture, son grain et constitue donc une forme de beauté. Je suis donc dans l’ambivalence, ayant à disposition plusieurs langages, peinant à choisir, curieux avant tout de tout, de l’expérience. Mon travail est spontané. Je tends évidemment vers quelque chose, mon travail, immanquablement va se préciser. Je me réjouis de voir où tout ça va me mener. Mais pour le moment, je ne parviens pas à me priver de quoique ce soit, je suis boulimique de création, de matières, de couleurs, touchant aux différentes techniques, guidé par mon seul enthousiasme.

Stéphane Meier 02.10.2019


Dans la matière, je trifouille, le cherche, je tâtonne, en quête d’une vérité intuitive, universelle de mon être, une vérité spirituelle, connectée, transcendantale, multidimensionnelle. C’est avec urgence, obsession, passion et plaisir que je m’adonne à cette insensée activité, en apparence déconnectée du monde mais qui pourrait bien s’avérer constituer un canal de connaissance plus dépourvu de filtre que tout autre. Dans tous les cas, cela m’amène ailleurs, me permet de m’élever, de voyager. De partager aussi.

Stéphane Meier 17.09.2019


Toile d’Hiver

Elodie Santos

La neige est si belle sur les arbres lorsque s’empilent petit à petit tous les flocons qui tombent du ciel

Tout est blanc et couleur d’écorce et quelques oiseaux qui brillent comme des étoiles au milieu de ce ciel de jour où le bleu est parti

Un rouge-gorge Une mésange Orange virevoltent autour de la mangeoire

Et le grand pré est si blanc Blanc Comme une toile moelleuse Comme une toile d’Hiver Où les couleurs de vie ne partiront jamais

(Poème évoqué à l’occasion de l’exposition à la maison de la culture de Savièse mars 2019)


Mën.ma ënpréchyon dé chintré ou’architecto avouéi a présijyon di ouenye, i pintré ëntervën avouéi é mën.me coo, ma i moralé l’a chofè, i l’a falou ajouta dé nee.

E ouéra, chondzo ou mason

Kye l’a constroui fa mijon

L’a trala po kye ona famele

L’aéche pouchou vivre choun bonoo

E oun pintré l’é inou chéla

L’a ajouta dé dzinté coo

O dzano dou chooué

É o blan daa trankiouita

Ma oun dzo déchobé

Chon inou dé chorda

É peré é é coo l’an chofê

I famele l’a déjerta

I nee, ën chouini l’é resta

Ma oun dzô, architecte, mason é pintré

Féran revivre o dzano dou chooué é o blan daa trankiouita

Po o bonoo d’ona famele


Même impression de sentir l’architecte avec la précision des lignes, le peintre intervient avec les mêmes couleurs, mais le mur a souffert, il a fallu ajouter du noir

Et maintenant, je pense au maçon

Qui a construit la maison

Il a travaillé pour qu’une famille

Ait pu vivre son bonheur

Et un peintre est venu là

Il a ajouté de jolies couleurs

Le jaune du soleil

Et le blanc de la tranquillité

Mais un jour, subitement

Sont venus des soldats

Les pierres et les couleurs ont souffert

La famille a déserté

Le noir, en souvenir est resté

Mais un jour, architecte, maçon et peintre

Feront revivre le jaune du soleil et le blanc de la tranquillité

Pour le bonheur d’une famille

Savièse, le 15 mars 2019, à l’occasion de la visite en patois de l’exposition à la maison de la culture

Julie Varone

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